La malédiction éternelle de Babylone annoncée par les prophètes juifs (Is 13,19 et Jr 50,3)

Babylone était au temps de sa splendeur (VIème siècle av JC) la capitale de la Babylonie et la plus grande ville du monde antique quand elle décida de s’attaquer à Israël

Située à un emplacement stratégique sur la route commerciale la plus importante entre le Golfe Persique et la Méditerranée, à 100 km au sud de la ville Bagdad actuelle, Babylone brillait en tant que centre de commerce, merveille architecturale (ziggourat, palais et jardins suspendus) et carrefour culturel (astronomie et astrologie). Elle connut son apogée au VIème siècle avant Jésus-Christ durant le règne de Nabuchodonosor II, qui permit à Babylone de supplanter l’Assyrie, qui venait en -721 de conquérir le Royaume du Nord d’Israël en y envoyant des colons araméens venant de Babylone.

À son tour, avec son armée redoutable, Nabuchodonosor II, roi de Babylone, étend sa domination sur une vaste partie du Moyen Orient et il conquiert en -586 le Royaume de Juda et la ville de Jérusalem, en détruisant le Temple de Salomon où résidait pour les juifs la présence de Dieu, pillant les richesses de la ville et exilant tous les Juifs en Babylonie.

En écho à ces actes sacrilèges, deux des plus grands prophètes juifs, Isaïe et Jérémie, ont maudit l'orgueilleuse Cité par des prophéties très précises et très risquées pour l’époque

Au chapitre 13 de son livre, le prophète Isaïe, né vers 760 avant Jésus-Christ, maudit Babylone en des termes très précis : « Babylone, la perle des royaumes, la gloire de l’orgueil des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe, elle ne sera plus jamais habitée (...) jusqu’à la fin des générations. » (Is 13,19-20) 

Puis Jérémie, vers -586 s'adresse au Grand Prêtre Seraya emmené en captivité par Nabuchodonosor : « Quand tu arriveras à Babylone, tu auras soin de donner la lecture de ces discours (...) Ensuite tu diras : « Éternel, c’est Toi qui as décrété contre cette ville sa complète destruction, au point que nul n’y habitera plus, ni homme ni bête, (...) et qu’elle se trouvera à l’état de ruine éternelle » (Jr 50,3 et 51,61).

Ces deux prophéties données par deux des plus grands prophètes juifs il y a plus de 2.500 ans étaient vraiment risquées car elles s'engageaient sur des détails très précis et sur des durées infinies. D’une manière très originale par rapport aux destins futurs des autres grandes métropoles antiques (Rome, Athènes, Jérusalem, …) il était annoncé que Babylone serait détruite et qu’elle deviendrait un champ de ruine (ce qui est arrivé aussi à Jérusalem !) mais aussi qu’elle ne serait jamais reconstruite et que jamais plus personne, ni homme ni bête n’habiterai plus sur les 1.000 hectares de son étendue passée. Si bien qu'il aurait pu être en principe assez facilement possible à toute époque après la ruine de Babylone de contredire ces annonces, en faisant renaitre totalement ou partiellement la ville …

Or, ces prophéties très anciennes se sont accomplies étonnamment et parfaitement, et elles n’ont jamais été prises en défaut jusqu’à ce jour …

En 2003, par exemple, quand récemment le Herald Tribune a titré « Saddam Hussein reconstruit Babylone » et que Le Monde expliquait qu’il voulait y reconstruire une résidence, on aurait pu penser que la prophétie était prise en défaut. Mais en réalité, il n’y a pu y avoir que la rénovation des ruines de Babylone et la résidence n’a jamais vu le jour : encore à ce jour, personne n’y habite. Cela reste une ville réellement vide depuis des siècles et - selon ces prophéties - elle le restera pour toujours.

Quel a été ensuite le destin de la ville de Babylone après ces malédictions ?

D’après L’Universal Jewish History de Biberfeld volume 1, page 22 : « Après le règne de Cyrus, Babylone reste une des capitales de l’empire Perse. Mais la ville se vide de plus en plus. Alexandre le Grand veut en faire le centre de son empire mondial, mais il meurt prématurément en -321 (déjà 300 ans après l’annonce des prophètes). Babylone finit par disparaître de la scène, réduite en décombres et reste ainsi jusqu’à notre époque ». 

Le même constat est donné dans les sources non juives, comme par exemple l’Encyclopédie Universalis, Corpus 3, « Babylone », page 171 : « Alexandre le Grand meurt à Babylone en -321. Ensuite, le déclin de la cité s’aggrave. Le sable et la poussière de brique s’accumulent sur les ruines de la ville (...). Alors commence pour Babylone la désolation annoncée par les prophètes juifs qui ne voulaient connaître de la grande ville que les massacres et les déportations de l’époque de Nabuchodonosor ». 

En résumé, la désolation annoncée par les prophètes juifs s’est produite et elle dure encore à ce jour, conformément à ces prophéties étonnantes publiées il y a plus de 2.500 ans. Et les juifs d'aujourd'hui considèrent à juste titre que de telles prophéties sont des preuves de la validité de leur Révélation.