Claire Ferchaud (1896-1972) : "le traître vit au coeur de la France"

Présentation :

Le cas de Claire Ferchaud (1896-1972, nom en religion Soeur Claire de Jésus Crucifié), est parmi les plus complexes et controversés de l'histoire française au XXe siècle, qui a provoqué des différences d'opinion considérables au sein de l'hiérarchie de l'Eglise. Ses révélations alléguées vers la fin de la Première Guerre Mondiale suscitent un grand engouement populaire, mais malgré le soutien de son évêque Mgr Humbrecht et plusieurs autres cardinaux et évêques, un décret émis en mars 1920 par le Vatican refuse de les approuver (sans pourtant procéder à une condamnation de Claire, qui passera le reste de sa vie au sein de la communauté des "vierges repentantes" qu'elle avait fondée en 1917). Vénérée par certains comme une sainte, mobilisée (tout comme Marie-Julie Jahenny) par d'autres à des fins socio-politiques qu'elle n'aurait pas nécessairement approuvées [1], Claire Ferchaud a par contre été considérée par ses détracteurs comme une manipulatrice dotée d'un "étonnant pouvoir de séduction" [2], ou comme une catholique certes pieuse, mais dont les visions patriotiques ne seraient finalement que le produit de son ancrage dans une longue tradition vendéenne hostile à la République. Cependant, il faudrait admettre que la requête controversée transmise par Claire n'était pas unique, l'apposition du Sacré-Coeur sur le drapeau national étant aussi demandée lors des visions - moins connues mais convergentes - rapportées par Marcelle Lanchon (1891-1933) dans la chapelle Notre-Dame des Armées peu avant.

Originaire de Loublande (Deux-Sèvres), Claire terminé l'école à l'âge de 12 ans, juste après sa Première Communion, afin de s'occuper des moutons de ses parents dans son hameau natal de Rinfillières, où les grands-parents de Claire avaient construit un petit Sanctuaire en 1862.  Selon les pages autobiographiques qu'elle écrit en juin 1917 à la demande de Mgr Humbrecht, Evêque de Poitiers, c'est en 1909, suite à sa Confirmation, que Claire commence à recevoir des messages célestes, ayant également des visions du Christ en croix et la Vierge, voilée en noir et en larmes. Claire croit être appeler à vivre en communauté avec des Soeurs à Rinfillières et dit avoir eu un aperçu des "châtiments que la justice de Dieu préparait à l'humanité coupable", ce qui la pousse à s'offrir à Dieu en victime réparatrice. [3]

En automne 1916 Claire Ferchaud fait une retraite personnelle à la Maison Montfort à St Laurent-sur-Sèvre, où elle transmet au Père Bourget ce qu'elle croit voir et entendre. Son sens de vocation se précise : "celle de rappeler à la France sa vocation divine ; baptisée chrétienne à Reims, elle a renié sa foi : à l'évangile elle a substitué les lois laïques." [4] Dans les Notes autobiographiques publiées juste après sa mort en 1972, Claire décrit comme suit sa vision du Christ à la Maison Montfort. C'est à ce moment-là que se formule la demande de mettre le Sacré-Coeur de Jésus sur le drapeau français :

"Pour frapper mes sens et me faire mieux comprendre la culpabilité de la France, Jésus prend l’image suivante : Son Cœur est percé, non plus seulement par la blessure traditionnelle, avec laquelle on a coutume de Le représenter, mais avec de multiples coups de canif, et au milieu, une large blessure semble séparer le cœur en deux, d’où le sang coule à flots... Cette plaie, m’explique le Sauveur, signifie l’athéisme officiel de la France ; les hordes maçonniques ont lacéré son titre de chrétienne. L’invitation du Maître est pressante, il faut rappeler à la France son désir : peindre, broder ou graver dans les plis de son drapeau Son Cœur Sacré. Si le premier geste du Missionnaire est de planter la Croix sur la terre païenne qu’il foule pour la première fois, de même le Signe Sacré sur l’étendard de la France, sera l’acte de foi qui percera la voûte du Ciel, pour une nouvelle Pentecôte sur la France. Jésus continue... tant d’autres fautes inondent la terre. Le péché, sous ses multiples aspects d’outrages envers la Majesté divine, est disséqué devant mes yeux. C’est le déroulement de toutes les misères humaines, et Jésus dira particulièrement sa tristesse sur le Prêtre qui descend de la médiocrité à l’infidélité." [5]

De retour chez ses parents, ayant communiqué à son directeur de conscience ses expériences et les appels répétés de Jésus à l'adresse des autorités françaises, Claire est conviée par Mgr Humbrecht en fin d'année 1916. La nouvelle se répand et des caravanes commencent à arriver à Loublande pour la Messe, où des foules se rassembleront pendant les deux ans suivants.

Le 1 janvier 1917, Claire transmet une lettre officielle au Président Raymond Poincaré avec des demandes qu'elle dit avoir reçues du Christ, à la manière de Marguerite Marie-Alacoque en 1689, pour sauver la France par la dévotion au Sacré-Coeur. Après l'envoi d'une deuxième lettre le 16 janvier, elle est reçue en audience par Poincaré le 21 mars 1917 suivant une nuit en adoration à la Basilique du Sacré-Coeur à Montmartre. Au cours d'un entretien de 20 minutes, la paysanne demande la conversion personnelle du Président et l'apposition du Sacré-Coeur sur le drapeau national. Poincaré se montre courtois mais explique qu'il n'a pas le pouvoir d'effectuer un tel changement. Le 7 mai suivant, Claire écrit à 15 généraux français (dont Pétain, Foch, Lyautey…) pour renouveler sa demande, dont la réalisation sera effectivement interdite par une circulaire en juillet 1917 prescrivant la présence des emblèmes religieux sur les drapeaux. [6] L'image du Sacré-Coeur est néanmoins portée en privé par de très nombreux soldats, et le Maréchal Foch consacre les armées françaises et alliées au Sacré-Coeur lors d'une cérémonie privée le 9 juillet 1917. En octobre 1919, lors de la séance d'ouverture du Conseil Général de Tarbes, il dira :

"Si je devais faire l’historique de ce qu’ils furent, ces soldats, ce sont des pages d’épopée que vous entendriez. Ils ont dépassé toutes les limites de l’endurance, de la valeur, de la bonne volonté, Dieu sait en quelles épreuves terribles, par la durée et la violence. Les actes accomplis par les évêques, les fidèles et l’armée, pour réaliser le Message du Sacré-Cœur, en particulier le déploiement fréquent du drapeau du Sacré-Cœur sur le champ de bataille, joints aux prières, aux sacrifices et aux réparations de toute la France, lui ont attiré la protection du Christ. Ne nous lassons pas de l’en remercier.[7]

Extraits :

(Jésus) : “Les temps sont mauvais sur la terre ; les cœurs sont broyés parfois, mais même sans l’épreuve, on continue à m’outrager. Le mal se rallume dans les âmes, et c’est la France qui ouvre dans mon Cœur cette blessure d’où s’échappent des flots de sang. Je veux tenter un dernier effort; mon amour surpasse toute mesure : J’aime tant la France ; Je veux la sauver. En mon nom, je te commande d’écrire au Chef de ceux qui vous gouvernent. L’image de mon Cœur qui doit sauver la France, c’est à eux que tu l’enverras. Si on la respecte, c’est le salut ; mais si on la foule aux pieds, ce sont les malédictions du Ciel qui tombent et écrasent tout le peuple. Va droit à ceux qui vous gouvernent. Si tu savais comme la conscience de ces gens-là est agitée. Je remue leurs cœurs, à toi maintenant de me faire connaitre. La chose te parait grave, mais obéis ; c’est le salut de ta Patrie” (26 novembre 1916).

Les gouvernants sentent que Dieu seul peut les sauver. Mais lâches qu’ils sont, ils vivent chacun dans leur milieu, cachant ces pensées au fond de leur cœur. C’est pourquoi tu vas écrire au Président lui montrant son devoir à la tête d’une puissance, devoir vis-à-vis de Dieu d’abord, devoir sur lequel tout le peuple doit se former. S’il ne se soumet pas à ce que Je lui adresse par toi, de grands malheurs menacent sa personne et ses droits. Au contraire si, par lui, Je suis gravé sur le drapeau français, dès le lendemain, il poursuivra l’ennemi qui fuira en désordre et le rejettera au-delà de la frontière. En peu de temps, c’est la paix pour toutes les nations(16 décembre 1916).

(Claire): "Jésus, dans la nuit du Jeudi au Vendredi, m’attira fortement à Lui et me dit : "Mets toute ta confiance en Moi... Je te promets que mon intervention sera prochaine et que ma puissance fera des miracles... Alors je demandais à Jésus de donner des signes qui pourraient éclairer ceux qui doutent de ma mission. Alors Jésus dit : Quelle marque pourrais-je mieux donner que celle qui s’opère tous les jours au pied de l’image de mon Cœur broyé... Dis à ton directeur qu’il fasse la liste de tous ceux qui ont recouvré la grâce... depuis que cette image est exposée. Alors on verra le grand nombre de conversions, et si cela ne suffit pas pour les cœurs aveugles... qu’on s’empresse à honorer mon Cœur... j’y ai promis des grâces spéciales, même pour le temporel..." (compte-rendu, dimanche 11 mars 1917)

Compte-rendu de la Nuit d'Adoration à Montmartre, 16 mars 1917

"De 1 heure à 2 heures, Jésus, sous la Ste Hostie, me parla d’une voix bien distincte... Ce n’était pas Jésus sous forme humaine, comme à l’ordinaire, mais dans la Ste Hostie que semblait traverser un long poignard ; une large ouverture la mettait presqu’en deux, et dans sa blancheur, je vis du sang qui coulait avec une telle abondance, que le pied de l’Ostensoir était rougi par le sang de l’Hostie. Alors, une voix se fit entendre disant : "La France me tue... Malheur à ceux qui ne se convertiront pas."

Une heure se passe, je voyais toujours ce grand couteau enfoncé dans la Ste Hostie... Une plaie rougeâtre apparait et le sang s’arrête... Je n’osais plus lever les yeux... Je sentis alors une douleur aiguë au cœur... et Jésus aussitôt apparut à son état ordinaire : son humanité avec son Cœur déchiré. Une partie de son manteau couvrait un côté de son Cœur. Jésus me regarda tristement et son regard fixa le lointain... Il pleure... puis sa main découvre peu à peu la partie de son Cœur demeurée cachée depuis longtemps... Je revis le poignard qui était enfoncé dans la Ste Hostie peu de temps avant...

Jésus semble n’avoir qu’un souffle, puis Il semble ranimer ses forces et sa voix s’aggrave ; là, Il parle fort et Il dit : "Le peuple de France est à deux doigts de sa perte... le traître vit au cœur de la France... C’est la Franc-Maçonnerie qui, pour obtenir la perte éternelle de ce pays, d’accord avec l’Allemagne, ont engendré cette guerre. Les trahisons se poursuivent, et si quelqu’un pouvait pénétrer dans l’intérieur de plusieurs cabines, il découvrirait des pièges... [...] Sans Moi, la France serait perdue... mais mon amour qui veut la vie de cette France, arrête le fil électrique qui communique le secret de la France à l’ennemi... la franc-maçonnerie sera vaincue... de terribles châtiments fondront sur elle. Mais je demande aux braves petits soldats de France, jusqu’aux généraux qui sont aux armées, de déployer le drapeau du Sacré-Cœur, malgré les défenses formelles qu’on fera autour d’eux... et que tous, officiers, généraux et simples soldats aillent de l’avant, je leur promets la victoire [...]

Jésus semble alors se réjouir et dit : "Oh ! la France ! comme elle sera belle un jour ! Non Satan aura beau faire, jamais la France ne lui appartiendra."" [8]

En 1930, le Père Lémius, supérieur de la Basilique de Montmartre (qui s'était moqué de Claire en 1917 lors de son séjour à Paris), lui objecte que la France avait gagné la guerre de 1914-1918 sans le Sacré-Coeur sur le drapeau, invalidant ainsi ses supposées révélations. Claire écrit une réponse aux allures prophétiques:

"[...] Me plaçant devant mon Dieu, je mets ma pensée dans Sa Pensée, afin que les lignes qui vont suivre ne soient que l’expression de sa Très Sainte Volonté sur notre France aimée. On dit donc : La victoire de nos armées a eu lieu sans le drapeau du Sacré-Cœur. De fait, nous avons eu une victoire. Notre-Seigneur, en demandant que son Cœur soit peint sur le Drapeau, assurait la victoire sur tous les ennemis de la France, tant à l’intérieur que de l’extérieur. Or, sans le Drapeau du Sacré-Cœur permis officiellement, nous avons eu une victoire ; il y a là, semble-t-il, une contradiction mais qui tombera, je l’espère, par l’explication de ce qui suit : Je n’ai jamais considéré la paix de 1918 comme une guerre finie, mais comme une trêve, d’une durée plus ou moins longue, donnée par Dieu en réponse : 1 – A l’obéissance à Dieu du très Vénéré Monseigneur Humbrecht, qui permit à Noël 1917 le groupement des humbles expiatrices que Notre-Seigneur demandait à Loublande même [la communauté des soeurs aux Rinfillières], pour le salut de la France... Ces humbles expiatrices étaient acceptées, de la Miséricorde divine, comme une rançon pour notre pays malheureux et comme une commutation du drapeau que la France refusait par ses chefs. Si ces vierges-expiatrices n’étaient pas le "Drapeau Sacré", elles devaient, comme elles le doivent encore aujourd’hui, acheter ce Drapeau glorieux par le sang de la plus pure immolation. 2 – Cette trêve a été obtenue encore par le sacrifice héroïque de tant de nos pieux soldats... par ceux-là encore qui ont arboré avec foi leur cher petit fanion du Sacré-Cœur. 3 – Et enfin, Dieu, patient et juste à la fois, a voulu récompenser les bons par un repos momentané et punir les hommes rebelles à son divin Appel... [...] Les hommes peuvent-ils parler de victoire, quand il existe encore mille discussions sur les fruits de cette victoire ?... Si la guerre des armes est arrêtée, les querelles n’ont cessé d’exister et c’est une lutte qui se continue sous une autre forme, depuis 1918. La paix prononcée par les hommes n’est qu’un fil qui suspend l’humanité au-dessus d’un abîme... d’un instant à l’autre Dieu peut le rompre et l’humanité tombe dans le plus effroyable des chaos... Non, la guerre n’est pas finie et tant que la France ne sera pas rendue à l’Appel du Sacré-Cœur, il n’y aura jamais de paix véritable pour elle.

Claire continue en exposant ce qui avait été promis en cas d'obéissance de la part de la France face à la demande de Jésus : 

[...] Peut-on comparer notre pauvre victoire à celle éclatante du miracle d’amour du Cœur de notre Dieu, qui nous était réservée, si la France avait obéi? ...Les promesses de cette victoire si solennelle, offerte à la France en 1917, ont toujours eu, comme condition, l’apposition du Sacré-Cœur de Jésus sur le Drapeau Français... Tandis que les Français ont tout refusé au Cœur de Jésus... et l’on s’est étonné de la durée de la guerre... et l’on s’étonnerait d’un nouveau fléau... Il y a eu le temps pour la Miséricorde et cette miséricorde, on ne l’a pas comprise... le temps de la justice viendra, mais trop tard pour beaucoup ; ils n’auront même pas le temps de se ressaisir [...] Ces grands maux, que l’on pourra comparer à la destruction des hommes après le déluge... je voudrais les épargner à la terre... Mais que puis-je obtenir ? ? ? qu’une prolongation de la divine Patience de Dieu, car je sens que cet Amour divin méprisé a besoin d’être vengé. Si au Calvaire, dans l’agonie suprême du Christ, l’amour et la justice se sont embrassés, la justice cependant n’a cessé d’être au service de l’amour, pour venger à temps l’honneur de cet amour méprisé. Si Jésus châtie la France, c’est qu’Il l’aime encore et la prédestine à de grandes choses... Il la sauvera. [...] Et maintenant, je remercie Jésus de m’avoir permis de jeter ce cri d’alarme à la terre... puisse-t-il être entendu un jour...[...]" [9]

Position de l’Église :

Le 28 décembre 1916, une commission réunie par Mgr Humbrecht interroge Claire. Le clergé, au départ divisé (à Rome, l’abbé Le Floch, supérieur du Séminaire français, soutient Loublande), se montre assez rapidement hostile. L’évêque de Poitiers, jugé trop favorable aux yeux du cardinal Louis Billot, consulteur à la congrégation du Saint-Office, est nommé archevêque de Besançon en septembre 1918. En mars 1920, un décret du Saint-Office tranche en défaveur de Claire : "c'est l'essence même de ma vie qui va s'ensevelir", écrit-elle dans les Notes autobiographiques.[10] Officiellement, elle n'est plus religieuse, la communauté de Rinfillières fondée par Claire en réparation pour le refus de la France par rapport au drapeau n'est pas reconnue. L’année suivante, l’abbé Audebert, curé de Loublande, lui aussi rangé parmi les soutiens de Claire, est déplacé. Pourtant, le Pape Benoît XV fixe une date pour la recevoir en audience privée (qui n'aura pas lieu à cause de la mort du Pontife). Venue à Rome en 1925, elle a plusieurs échanges cordiaux avec le Cardinal Laurenti, Préfet de la Congrégation pour les Religieux, qui l'encourage tout en disant que l'approbation du Saint-Office prendra très longtemps. A la même occasion, le Cardinal Merry del Val l'assure qu'elle n'est pas condamnée et que "la politique s'est mêlée" dans son cas : à l'avis de Claude Mouton, la désapprobation de Claire aurait été une condition imposée au Vatican par le gouvernement français avant de normaliser les relations diplomatiques avec Rome, rompues en 1904. 

Dans les années 1930, le vent semble tourner en faveur de Claire. Le 26 avril 1930, à la demande du Cardinal Lepicier, le Pape Pie XI bénit et approuve sa prière "Ô Coeur de Jésus, broyé par nos péchés..."[11] Elle oeuvre à cette époque pour l'établissement d'une "Messe perpétuelle" à Loublande, idée qui trouve une résonance avec les efforts des Cardinaux Francis Bourne (qui avait suivi les conseils de la mystique belge Berthe Petit pendant la guerre de 1914-18) et Jean Verdier (qui pose en 1935 la première pierre de la Basilique du Christ-Roi à Paris en réponse aux révélations de Sr Olive Danzé) pour organiser un Triduum de messes ininterrompues à Lourdes en 1935, présidé par le Cardinal Pacelli, future Pie XII. Récéptif à la spiritualité de Claire, il lui donne une "très particulière Bénédiction Apostolique" en 1939.[12] Cependant, on ferme la chapelle de Loublande (qui avait été bénie le 12 juin 1918 par Mgr Humbrecht) au public et à tous les prêtres sauf les pères montfortiens en octobre 1940. Elle sera néanmoins rouverte en 1964 avec l’assentiment du cardinal Alfredo Ottaviani. 

Malgré les critiques de certains biographes au sujet de la voyante, on constate un regain d'intérêt depuis quelques années pour la vie et mission de Claire Ferchaud. L'actuel archevêque de Poitiers, Pascal Wintzer, vient régulièrement à Loublande et a lui-même célébré la messe dans la chapelle du Sacré-Coeur lors d'un Triduum en septembre 2016.[13]

Notes :

[1] C'est notamment le cas de son défenseur Claude Mouton, auteur entre autres d'un essai visant à réhabiliter le Maréchal Pétain (Attendu que... Philippe Pétain face à la ténébreuse alliance (1986)).

[2] Jean-Yves Le Naour, Claire Ferchaud. La Jeanne d’Arc de la Grande Guerre, Hachette, 2007.

[3] Claire Ferchaud, Notes autobiographiques (Téqui, 1974) Tome 1, IIème partie.

[4] Ibid.

[5] Ibid., IIIème partie, "Une âme dans l'âme".

[6] C'est en particulier le ministre de l'intérieur, le radical-socialiste Louis Malvy, qui veut agir contre la dévotion religieuse dans les tranchées. Accusé de laxisme envers les directeurs du journal satirique Le Bonnet Rouge (dont on découvre le financement secret par l'Allemagne), Malvy démissionne en septembre 1917 : défendu par les francs-maçons lors de son procès en 1918, il est innocenté de l'accusation de trahison mais banni pendant 5 ans pour avoir "violé et trahi les devoirs de sa charge".  https://www.senat.fr/evenement/archives/D40/malvy1.html

[7] https://medias-catholique.info

[8] Notes autobiographiques, Tome 2 (Téqui, 1974).

[9] Ibid. 

[10] Notes autobiographiques, Tome 1, IIIe partie, "Une âme dans l'âme".

[11] https://www.etoilenotredame.org

[12] "Le Saint-Père a daigné agréer les sentiments de piété filiale exprimés dans votre lettre du 30 août dernier et la pieuse intention d'accepter pour le triomphe de l'Eglise, pour le Sacerdoce et le salut des âmes votre longue et douloureuse épreuve. Priant de coeur pour que le divin Maître agrée votre holocauste et le récompense par des grâces de sainteté dont le monde a si grand besoin, le Souverain Pontife vous envoie avec effusion une très particulière Bénédiction Apostolique. [...]" (20 septembre 1939, lettre réproduite dans Notes autobiographiques, vol. 1).

[13] pelerinagesdefrance.fr/Triduum-a-Loublande

Plus d'informations : 

www.chretiensmagazine.fr/search/label/Claire%20Ferchaud

Jean-Yves Le Naour, Claire Ferchaud. La Jeanne d’Arc de la Grande Guerre, Hachette, 2007 ; François Marxer, « Ferchaud (Claire) », Les Femmes mystiques. Histoire et dictionnaire, sous la dir. d’Audrey Fella, Robert Laffont, ‘Bouquins’, 2013, p. 372-374.